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Posté : 17 oct. 2008 15:32
par Willemot
Merci du conseil Diogène, je tacherai de me procurer Meurtres pour mémoire rapidement car j'avais beaucoup apprécié Cannibaledu même auteur.

Posté : 17 oct. 2008 15:44
par Calvin
Je suis toujours sur Les chroniques de l'oiseau à ressort moi. J'ai malheureusement assez peu de temps pour le lire en ce moment, je dois être un peu plus loin que les 3/4, mais ça ne me 'touche' pas plus que ça. Je rentre bien dans l'univers un peu spécial, donc bon, on verra à la fin.

Je ne sais pas pourquoi, mais d'ailleurs cet univers me parait un peu glauque et froid. Je ne sais pas si c'est normal d'avoir cette sensation, ou si ça correspond plus à mes sensations du moment (extérieures au livre).

En fait, j'ai déjà remarqué que la perception d'une ambiance d'un livre était très liée à l'environnement de lecture. Je ne sais pas dans quelle mesure et à quel degré (est-ce l'univers du livre qui change notre perception du réel ou l'inverse ?). Ca dépend aussi du bouquin. Je me souviens avoir lu 1984 lors de mon stage de fin d'IUT à Paris, où je bossais dans une SS2I. Tous les jours je passais 2 heures dans le RER et métro (j'habitais Joinville pour bosser à côté de la maison de la radio) et j'ai donc lu une grande partie du livre assis ou debout dans les rames, en position inconfortable, avec les odeurs habituelles : sueur/eau de cologne, mais surtout l'odeur de l'huile utilisée pour les freins. Cette odeur caractéristique que tous les Parisiens connaissent, je l'associe directement à l'univers de George Orwell. Impossible d'y échapper. Avec du recul, je me demande si dans un autre univers (sur un hamac au bord de la mer ?) ma perception du livre aurait été vraiment différente.

Posté : 17 oct. 2008 15:54
par Jimmy de la Tourette
Gnnnnnnnné lu ouioui voiture jaune

Posté : 17 oct. 2008 16:31
par Klaus Störtebecker
Oui-Oui et M. Grosminou est bien meilleur.

Posté : 17 oct. 2008 16:49
par Calvin
Putain, j'ai l'impression d'avoir ouvert mon coeur et que quelqu'un a bavé dedans.

J'vais aller mettre ça sur un forum d'élite.

Posté : 17 oct. 2008 17:03
par Magenta
Passion Malherbe ?

Posté : 17 oct. 2008 17:08
par L'Richos
Calvin a écrit :Je suis toujours sur Les chroniques de l'oiseau à ressort moi. J'ai malheureusement assez peu de temps pour le lire en ce moment, je dois être un peu plus loin que les 3/4, mais ça ne me 'touche' pas plus que ça. Je rentre bien dans l'univers un peu spécial, donc bon, on verra à la fin.

Je ne sais pas pourquoi, mais d'ailleurs cet univers me parait un peu glauque et froid. Je ne sais pas si c'est normal d'avoir cette sensation, ou si ça correspond plus à mes sensations du moment (extérieures au livre).

En fait, j'ai déjà remarqué que la perception d'une ambiance d'un livre était très liée à l'environnement de lecture. Je ne sais pas dans quelle mesure et à quel degré (est-ce l'univers du livre qui change notre perception du réel ou l'inverse ?). Ca dépend aussi du bouquin. Je me souviens avoir lu 1984 lors de mon stage de fin d'IUT à Paris, où je bossais dans une SS2I. Tous les jours je passais 2 heures dans le RER et métro (j'habitais Joinville pour bosser à côté de la maison de la radio) et j'ai donc lu une grande partie du livre assis ou debout dans les rames, en position inconfortable, avec les odeurs habituelles : sueur/eau de cologne, mais surtout l'odeur de l'huile utilisée pour les freins. Cette odeur caractéristique que tous les Parisiens connaissent, je l'associe directement à l'univers de George Orwell. Impossible d'y échapper. Avec du recul, je me demande si dans un autre univers (sur un hamac au bord de la mer ?) ma perception du livre aurait été vraiment différente.

Le contexte compte fortement, mais pour 1984, que tu y aies associé l'odeur de l'huile du métro me semble assez normal. L'atmosphère est froide (glacial même, genre "froid dans le dos"), mécanique. Moi je ne l'ai pas lu dans le métro, celui-là, et ton impression ne m'étonne pas.
Pour les chroniques de l'Oiseau-à-ressort, ça reste un bouquin mâtiné de culture japonaise, donc distancié, un peu froid. Mais la poésie et les métaphores, même si on ne peut les qualifier de chaleureuses, humanisent le récit et "l'ésthétisent", je trouve.
C'est beau. Voilà. Ce bouquin est beau. Et bon. Mangez-en.

Posté : 17 oct. 2008 17:12
par Magenta
Bah oui mais c'est Calvin, il aime Jack Johnson, donc c'est normal qu'il ne soit pas comme le commun des mortels.

Posté : 21 oct. 2008 11:53
par Diogene
Pour les amateurs de Montaigne qui peinent sur le Français classique des Essais (édition de 1595), Guy de Pernon propose une traduction en français moderne et met en ligne sa contribution.

Bonus : l'article "source" du blog d'Assouline

Posté : 21 oct. 2008 12:01
par un ultr4
Diogene a écrit :Pour les amateurs de Montaigne qui peinent sur le Français classique des Essais (édition de 1595), Guy de Pernon propose une traduction en français moderne et met en ligne sa contribution.

Bonus : l'article "source" du blog d'Assouline


Ouaaaooouh ! Mais, cimer.

Posté : 21 oct. 2008 12:03
par le retour de le Natza
ouais parce que bon, meurtre pour mémoire, ça dépasse pas le stade de la bonne idée de l'écrire...il était temps que tu proposes un truc qui vaille le coup

Posté : 23 oct. 2008 10:39
par Diogene
Bon, p'tit point Polar mode CR des lectures récentes.

Pouy, J.-B.(1998). Spinoza encule Hegel: Baleine.
Moi, Julius, Commandeur du groupe crash le plus honni par le peuple saumâtre des hégéliens, n'ai que des ennemis. Et mon pire ennemi, je lui souhaite la pire des choses. Moral car prévisible. Quand il sera au bout de mon P. 38, j'appuierai sur la détente. Mes bottes de lézard mauve vont tremper dans du sang esthétique. Normal car spinoziste.

J'aime bien JB Pouy, pour le Poulpe, ses interventions dans les Papous... Bref, Polar version Cyber Punk anarchisant des années 80, qui nus conte l'histoire de Julius Puech, chef de la Fraction Armée Spinoziste. Il y'aura deux suites : A sec ! et Avec une poignée de sable.


Fajardie, F. H. (1981). Gentil, Faty! (Vol. 21): Actes Sud / Babel Noir.
A Paris, un monstre assassine des femmes en série.
Vu l’état des cadavres qu’il abandonne aux services municipaux de la voirie, il doit être animé d’une force prodigieuse. L’inspecteur Kasbarian et son chef, le principal Stievet, mènent l’enquête. Une enquête très éprouvante… Mais ces deux-là sont philosophes.


C'est mon premier Fajardie et c'est une putain de claque. Rare densité des personnages qui trainent leur vie comme ils peuvent. C'est noir, rien n'est sauvé, ça finira mal, c'est du polar français.


Bello, A. (1998). Eloge de la pièce manquante (Vol. 4769): Folio.
Qui a assassiné Rijk Krijek et Olof Niels, deux des champions les plus en vue du JP Tour, le circuit professionnel du puzzle de vitesse ?
Upton Sutter, le tyran qui règne sur le quarteron d'intellectuels de la Société de puzzlologie ? On dit que Sutter, habituellement occupé à disserter sur le découpage de l'espace dans les puzzles de Margaret Richardson, ne peut se résoudre au succès foudroyant du JP Tour.
Nicholas Spillsbury, le jeune demeuré doté d'une mémoire visuelle prodigieuse qui lui a permis de devenir le plus jeune vainqueur du JP Tour ? On raconte que Spillsbury se sentait de plus en plus menacé par les exploits d'Olof Niels...
Charles Wallerstein, le richissime patron du groupe Ubiqus et créateur du JP Tour ? On murmure que chaque meurtre dope l'audience des retransmissions du JP Tour sur les chaînes d'Ubiqus...
Saurez-vous reconstituer le puzzle ?


Ni polar, ni roman à énigme mais un peu des deux, ce texte est fascinant, ludique et captivant.
Difficile à décrire tant ce roman est singulier, je ne peux faire que de le recommander chaudement sans même vous faire part de quelques réserves au risque de rompre le charme.


A.D.G. (1972). La Nuit des grands chiens malades (Vol. 2224): Folio.
Nous, bien sûr qu'on est berrichons, d'entre Châteauroux et Bourges, on n'a pas la grosse cote auprès des Parisiens: qu'on serait lourds, méfiants, un peu retardés pour tout dire, pleins de croyances obscures.
Seulement, on a quand même la télévision, et les Hippizes, on sait ce que c'est, des jeunes qui se droguent et qui prêtent leurs femmes à tout le monde. Alors quand on les a vus débarquer, dix, douze, sans compter les gniards, et planter leur tente à la "Grand'Côte", là, notre sang n'a fait qu'un tour



Alors oui, parait qu'A.D.G. pose problème... Vous trouverez sans mal quelques articles sur lui, sa relation avec Manchette, un site tendancieux qui entretien sa mémoire, un hommage d'Assouline.

Les sites de polar ne le chroniquent même pas mais je me suis délecté de la lecture de Je suis un roman noir, L'otage est sans pitié, On n'est pas des chiens, Le Grand Môme.

La Nuit des grands chiens malades est d'une grande tendresse, réjouissant et drôle. Adapté au ciné par Lautner sous le titre Quelques messieurs trop tranquilles.

Posté : 23 oct. 2008 18:23
par Abidbol
Je ne connaissais pas Gentil, Faty. Je te remercie pour le signalement.

Posté : 23 oct. 2008 18:54
par François de Malherbe
Vous me conseillez Orsenna ou pas ?

Posté : 27 oct. 2008 14:37
par L'Richos
Bon, j'ai fini la semaine dernière un bouquin, sur une série de 4, bien fun. L'âge de la déraison : au temps de Louis XIV en France, Angleterre et colonie américaine, l'alchimie a surpassé tout autre technologie en découvrant, par l'intermédiaire de sire Isaac Newton himself, l'éther ou mercure philosophal. Du coup, ça a fait légèrement vriller l'histoire. Jubilatoire, en tout cas pour le premier de la série.

Là, je me suis attaqué à "Helliconia, l'été" de Brian Aldiss, après avoir adoré (mais vraiment) "Le printemps d'Helliconia". Cette planète est éclairée et chauffée (parfois) par 2 soleil. Un des deux, Freyr, est beaucoup plus gros que l'autre, Batalix. Helliconia est en orbite autour de Batalix, lui-même en orbite (très large) autour de Freyr. Les saisons y sont eeeeeeextrêment longues (plusieurs générations, chacune ne connaissant qu'une saison). Du coup, la structure des sociétés est détruite puis reconstruite pour s'adapter à la température du moment. C'est bon de chez bon.