Ouest-France :
Le Stade Malherbe se lance dans un premier virage
Les équipes :
STRASBOURG : Cassard – Deroff, Bellaïd, Strasser, Vergerolles – Lacour, Cohade, Abdessadki (Cap.), Mouloungui – Tum, Gameiro.
Rempl. : Puydebois (g.), Ekobo, Johansen, Mathlouthi, Schneiderlin.
Entraîneur : Jea-Pierre Papin.
CAEN : Planté – Hengbart (Cap.), Thiam, Sorbon, Lemaître – Proment – Gouffran, Deroin, Florentin – Mazure, Compan.
Rempl. : Costil (g.), M. Traoré, Samson, Toudic, Leca.
Entraîneur : Franck Dumas
Arbitre : M. Ledentu.
Radio Malherbe
. Blessure. Victime d’une petite entorse du genou contre Montpellier lundi (0-0), le défenseur Nicolas Seube est forfait. « C’est moins grave que prévu », a dit hier Franck Dumas, qui espère récupérer l’ancien toulousain pour la venue d’Ajaccio vendredi prochain. En attendant, Reynald Lemaître doit le remplacer sur le flanc gauche, comme pour le venue de Metz (0-0) le 8 septembre dernier. Dans l’entrejeu, Yoan Gouffran (entorse au coup-de-pied) fait son retour à droite, après avoir manqué la réception des Héraultais. A gauche, Nicolas Florentin devrait lui aussi retrouver une place de titulaire.
. Choix. Seize joueurs caennais ont pris place, hier en fin d’après-midi, dans le vol spécialement affrété pour Strasbourg. Titulaire contre Montpellier lundi (0-0), Elliot Grandin n’en faisait pas partie : Franck Dumas lui a préféré le jeune attaquant Julien Toudic.
. Secret. Pour la première fois de la saison, l’entraîneur strasbourgeois Jean-Pierre Papin n’a pas dévoilé l’équipe qu’il comptait aligner. Hier après-midi, les Alsaciens se sont entraînés à huis-clos. L’ancien buteur de l’OM prépare-t-il quelques surprises ? De retour de blessure, Gameiro devrait débuter aux côtés de Tum, à moins que JPP ne renforce son milieu de terrain en y incorporant Johansen, auquel cas Tum se retrouverait esseulé en pointe. Rangelov est 17e homme, tandis que Devaux, Kantari, Perbet et Gargorov sont en phase de reprise.
. Clairefontaine. Après Geoffray Jourdren, le gardien de Montpellier en vedette dans le documentaire de Canal+ « A la Clairefontaine » traçant l’itinéraire de la promotion 1986 au Centre technique national du football, les Caennais affrontent aujourd’hui, le défenseur central Habib Bellaïd, l’un des meilleurs strasbourgeois depuis le début de saison, qui faisait partie de cette promotion, comme le Lyonnais Ben Arfa… et le milieu de terrain caennais Alexandre Raineau, non retenu dans le groupe pro par Franck Dumas cette semaine.
Yoan Gouffran veut évacuer ses frustrations
Yoan Gouffran ne s'est pas fait prier pour embarquer, hier après-midi, dans le petit avion en partance pour Strasbourg. Pour un peu, il aurait même enfilé ses protège-tibias à bord. Le milieu offensif du Stade Malherbe est déjà dans les starting-blocks et se réjouit par avance de croiser le chemin d'Habib Bellaïd, le défenseur central de Strasbourg,
« avec qui j'ai joué au Red Star jusqu'à l'âge de 15 ans. »
A 20 ans, Gouffran déteste les contre-temps. En début de semaine, c'est des tribunes du stade d’Ornano qu’il a été obligé de suivre le match nul de ses partenaires contre Montpellier (0-0).
« J'étais dégoûté, dit-il, le regard sombre.
Voir un match comme spectateur, ça fait bizarre. » Forcément il en avait perdu l'habitude. Depuis janvier 2006, il n'avait manqué que deux rencontres de championnat. Le scénario écrit lundi dernier l'a encore plus agacé.
« Il y a de quoi, vu les décisions arbitrales prises en notre défaveur. Même la main sur le coup franc de Titi (NDLR Deroin)
se voyait des tribunes. Moi, j'étais dans l'axe. Bon, il faut reconnaître aussi qu'on s'est trop précipités en deuxième période. »
En Alsace Yoan Gouffran aura à cœur de passer du baume sur la plaie ouverte par Israël, en barrage pour l’Euro 2007 espoirs. Non seulement, les Bleuets ont été stoppés net (1-1, 0-1), mais de plus, le Caennais a hérité d’une entorse au cou-de-pied gauche, lors du match aller à d’Ornano.
« A chaud, j’ai pu continuer à jouer. À froid, c'est devenu douloureux. Au match retour, j'ai joué avec un gros strapping, en évitant de frapper du gauche. Je ne regrette pas d'avoir joué, même si j'avais mal. » L'élimination n’a pas contribué à apaiser sa souffrance.
« On ratera deux belles aventures, l'Euro puis les JO 2008. Ce qui fout les b... , c'est de ne plus avoir l'occasion de jouer avec la génération Mavuba, Zubar et compagnie. L'histoire s'est terminée en queue de poisson. On a manqué de réalisme, moi le premier, notamment à d'Ornano… »
En période de reconstruction, Yoan Gouffran reste voué à devenir un cadre de la nouvelle équipe de France espoirs. Tant qu’à faire, il aimerait se débarrasser de son étiquette de « seul joueur de champ de Ligue 2 » en contribuant à la remontée de Caen. Cet après-midi, il donnera l'exemple, mâchoires serrées.
« J'ai encore un peu mal, enfin c'est plus une petite gêne sur les frappes, mais je me sens apte à jouer. Ce match à Strasbourg s'apparente à un petit tournant. Si on le perd, en se retrouve avec une meute de prétendants. On sera sans doute plus à l'aise car les Alsaciens vont devoir jouer au ballon, prendre des risques. Ils nous offriront des espaces. » Gouffran ne demande qu'à se goinfrer en s'y engouffrant.
Jean-Pascal ARIGASCI.
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A l'épreuve du jeu
Positionné à une victoire du podium, le Racing devra hausser d'un cran son niveau de jeu. Face à la redoutable machine caennaise, le coffre et le coeur ne suffiront peut-être pas. Cet après-midi, un supplément de maîtrise et de réalisme est souhaité.
C'est peut-être le tournant de la saison. Allez savoir. Dans une Meinau endimanchée et bien garnie, le Racing joue gros. Une victoire domestique, la deuxième en dix jours après Grenoble (1-0), lui permettrait de prendre racine dans le haut du tableau.
Si ça veut rigoler, les hommes de Papin peuvent même poser un pied sur le podium, et ce pour la première fois de la saison. Une perspective alléchante qui se concrétiserait à la seule condition de réaliser un petit « carton » contre Caen, du genre 3-0 ou quelque chose dans ce registre-là.
Du coup, les Bleus passerait sous le nez de leur adversaire du jour mais aussi de celui du Havre, actuel troisième à la différence de buts. Si ce fabuleux scénario venait à se réaliser, les Strasbourgeois marqueraient les esprits.
« Il ne faut surtout pas perdre ce match »
A contrario, une défaite contre « le » favori du championnat - comme dit Papin -, dernière équipe encore invaincue, les renverrait violemment dans les cordes. Comme Metz, Châteauroux et Le Havre ont eu la mauvaise idée de s'imposer vendredi soir, le fameux podium commencerait à s'éloigner. Et le moral s'en verrait d'autant affecté.
Il faut croire que cette tournure peu réjouissante accapare plus les esprit que la vue idyllique sur les sommets dégagés. « Il ne faut surtout pas perdre ce match, explique ainsi l'entraîneur alsacien. Au pire, il faut que l'on reste à trois points de Caen. Pas à six. En gagnant, en revanche, on réalise une excellente opération. Si on gagne tous nos matches 1-0, ça me va très bien. »
Comprenez par là que les Alsaciens ne se jetteront pas à corps perdu dans une entreprise risquée, celle de l'attaque à tout va. Les Caennais, qui voient se succéder dans leur antre de Michel-d'Ornano de fastidieux bataillons à vocation archi-défensive, rêvent de tomber cet après-midi sur une formation joueuse.
« Strasbourg devra prendre des risques, jouer au ballon, croit savoir Yoann Gouffran, l'international espoir revenu de blessure. C'est une situation qui nous convient mieux, parce qu'on devrait avoir un peu plus d'espace que d'habitude. »
Passer avec succès l'épreuve du jeu
Le voeu normand risque donc fort de ne pas être exaucé. Attendu sur le terrain du jeu, le Racing n'a pas l'intention de se découvrir. En s'appuyant sur sa défense, qui a encore plié mais n'a pas rompu vendredi dernier contre Grenoble (1-0), Papin entend limiter les risques.
« Si on parvient à contenir Deroin, leur maître à jouer, on aura abattu une grosse partie du boulot, prédit JPP. Cette équipe ne m'inquiète pas plus que ça, même si elle a l'habitude de la Ligue 2 et dispose d'une paire d'attaquants d'un très bon niveau. »
Mais l'entente entre Mazure et Compan inquiète moins que le manque de réalisme offensif dans les rangs alsaciens. Ces derniers temps, Tum et ses compagnons tournent un peu en rond. La titularisation possible du revenant Gameiro, auteur d'une rentrée intéressante contre Grenoble - « C'est peut-être le buteur qu'il nous manque », convient Papin -, pourrait redonner une nouvelle impulsion à l'ensemble.
Quoi qu'il en soit, le Racing devra aujourd'hui franchir un pas. S'il passe avec succès l'épreuve du jeu, il en sortira grandi. Les rêves de montée, alors, pourront germer.
Séb.K.
Et les numéros gagnants sont...
Ce sommet de la 12e journée risque d'être verrouillé à double tour entre deux candidats à la montée. Qui entre le Racing et Caen trouvera la bonne combinaison du coffre ?
PASSEPORT POUR L'OFFENSIVE. - Si l'attaque caennaise inscrit beaucoup de buts en déplacement (11 en 6 matches), par contre la défense n'est pas d'une imperméabilité à toute épreuve. Or, cette semaine à l'entraînement Jean-Pierre Papin a beaucoup insisté sur l'animation offensive et l'efficacité devant le but.
« On n'arrive pas toujours à concrétiser toutes nos occasions. Il nous manque encore le dernier geste devant le but. La solution peut venir de Kevin Gameiro qui a effectué une bonne rentrée contre Grenoble », souligne JPP.
TROU NORMAND. - La dernière visite caennaise à la Meinau remonte en février 2005 et avait laissé des traces... Grâce à un triplé de Pagis et des buts de Niang et Abdessadki, le Racing s'était imposé 5-0 ! Cassard, Lacour, Devaux, Abdessadki et Johansen s'en souviennent encore. En face, les rescapés caennais de ce trou normand (Planté, Hengbart, Seube blessé et forfait cet après-midi, Deroin, Lemaître et Mazure) gardent également cette déroute en mémoire.
POUR TOI, PUBLIC. - 12 531 spectateurs contre Grenoble. Seulement...serait-on tenté d'ajouter. Or, pour ce sommet de la 12e journée 12 500 places ont déjà été vendues. Ce qui laisse espérer une affluence de 20 000 spectateurs cet après-midi à la Meinau. Il est juste dommageable que le Racing soit privé de son vivier de footballeurs amateurs engagés à la même heure en Coupe de France ou en championnat. Ce qui représente une perte non négligeable de supporters... A noter que la location se poursuit aujourd'hui à la Meinau à partir de 10h en non stop jusqu'à l'heure du coup d'envoi.
BRELAN D'AS. - Dans la famille des buteurs, je demande la paire Lesage-Traoré. Avec 14 buts à eux deux, soit 70 % de la division offensive havraise, c'est ce qui se fait de mieux actuellement en Ligue 2. Mais le brelan caennais n'est pas mal non plus.
Si Sébastien Mazure qui a rejoint le cocon familial après une saison frustrante à St.-Étienne, est encore en retard sur ses stats (2 buts), Lilian Compan (4 buts) est dans le bon rythme, tandis que le Stade Malherbe peut aussi compter sur son joker, Stéphane Samson (2 buts), meilleur buteur du club la saison écoulée avec 11 réalisations. Va falloir nous surveiller tout ça de près, cet après-midi !
TABLEAU DE MARCHE. - Le Stade Malherbe est un poil en retard sur son tableau de marche, car le match nul lundi face à Montpellier (0-0) n'était pas prévu au menu. « Si l'on veut récupérer ces deux points perdus face à Strasbourg, il faudra être costaud, estime le défenseur Jérémy Sorbon. Mais notre situation est plutôt enviable : Caen est toujours invaincu. »
